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administrateur théâtres

Le gamin au vélo (cinéma Aremberg)

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Le gamin a une cicatrice de varicelle au coin de l’œil gauche, des tonnes de colère enfouies sous ses taches de rousseur, les dents serrées et une détermination implacable pour remonter des enfers.

L’enfer, c’est son père qui l’a placé pour le faire disparaître définitivement de sa vie. Quoi de plus innommable ? L’enfant dupé a été amputé mais ressent son père comme un membre fantôme. Son seul lien avec son père: son dernier cadeau, ce vélo qu’une âme généreuse – Samantha - lui a retrouvé et racheté. Il pédale comme un forcené pour retrouver l’amour parental mais bien sûr jamais les deux roues ne se rattrapent malgré toutes ses acrobaties.

Malgré une cascade de déceptions, Cyril, ce Poil de Carotte têtu n’en démord pas, au propre et au figuré. Il livre un combat au-dessus de ses forces : l’adulte a les pleins pouvoirs pour faire souffrir, par égoïsme, par lâcheté, par bêtise, par inconscience.

Les gestes du jeune garçon sont terriblement parlants, la souffrance est muette, les objets trinquent. Ses larmes sont sèches tandis que coule l’eau dans le lavabo de Samantha, sa protectrice, un ange de quartier, coiffeuse de son état. Elle a appris à écouter, à ne pas juger. L’amour, c’est rendre l’autre heureux. Elle a croisé son chemin - il n’y a pas de hasard - et désire plus que tout, son regard. Mais le pain d’épice ne suffit pas à rassasier la faim d’amour paternel du jeune garçon. Pourtant la désarmante Samantha a décidé de le sauver de l’engrenage de la délinquance probable, elle veut sa rédemption. Epopée urbaine, pièges et défis attendent le jeune paumé, jusqu’à ce qu’il finisse par pouvoir accepter l’inacceptable et regarder en face l’amour écrit sur le visage et dans les gestes de Samantha, à elle toute seule, sa vraie famille. Et la musique advient, par bribes : l’adagio de la 5e symphonie de Beethoven.

 

 Aucun pathos, mièvrerie, misérabilisme ou voyeurisme alors que le cadre est une triste cité à Seraing, lieu géométrique du chômage, de la drogue et de la violence. Ce qui émane c’est la fluidité de la narration, l’émotion, le ton juste et la bonne distance. Et deux interprétations fulgurantes et touchantes par le jeune Thomas Doret et Cécile de France…

 

 

 

 

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