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administrateur théâtres

play_362_3.lecriduhard-typo.jpg?width=250Un conciliabule intime....  « Etre à 30 centimètres des gens, ça apporte un raccourci vers ce que nous sommes, il se passe forcément quelque chose. Quand je joue, mon décor, c’est les visages des gens, c’est 25 regards, avec leurs propres « intranquillités ». Car, pour certains, être serré contre les autres, toucher la cuisse d’un voisin, sentir son odeur, c’est l’inconfort total, et ça, j’adore ! Le spectateur ne sait pas quel statut il doit adopter. Il sait qu’il ne peut pas s’endormir tranquille dans une salle obscure. Il sait qu’il ne sera pas la tête de Turc du comédien mais il ne sera pas cool non plus. Le théâtre intime permet le partage, ça fait un peu béni-oui-oui de dire ça mais c’est vrai, c’est un partage direct. On se tait et on pense à notre mort, à nos amours, en live. »

Donc Philippe Vauchel kidnappe un  public complètement ravi  d’être kidnappé. Mais malgré cet immense appel du pied, son spectacle se construit sur la solitude et le cri le plus désespérant du monde, celui du huard, cet élégant canard que l’on retrouve sur les pièces de monnaie canadiennes…L’avantage avec les canards c’est qu’ils sont toujours vivants! Les canards sont donc immortels! Quant aux gens… la peur cosmique est au rendez-vous!

Avec Philippe Vauchel on navigue entre les petites choses insignifiantes et les grands signifiés. Il envoie des bouffées de rêve toutes les 3 minutes et demie. Grâce à lui, vous pouvez aller au bout du monde (au Canada par exemple), et vous êtes toujours chez vous. Grâce à lui ? Pas forcément, grâce aussi  à son personnage suédois Ingvar Möbelsaga très bien campé dans  son canapé universel do it yourself! Words don't mean what they mean !

Philippe Vauchel commence donc dans le délire verbal  après avoir éparpillé, comme un maître d'école, des tâches confiées à ses spectateurs bienveillants.

En entrant dans son appart’ improvisé, il nous parle de sa collection de paillassons, le livre d’or de l’ADN des semelles de ses milliers de visiteurs! Il fait l’éloge de cette carte mémoire insolite puis plonge dans son  univers secret de petit garçon en faisant revivre le grenier de son enfance. Lieu magique qui lui a servi de matrice pour son devenir de  dramaturge. Le Märklin il s’en fout, mais pas des gens du village dont il tisse les différents romans. Les romans, c’est la vie, non ?

 Quand il parle, on est fasciné par cet être jovial et désespéré qui sort tout d’un coup une caisse de vins blancs « Terre de Dieu » et la partage en faisant passer une mappemonde hérissée de ce qu'il nomme des portions mixtes. Les cinq  SENS sont de la partie, pour donner du sens. Tout comme sa collection insolite  de silences dûment étiquetés. Poésie belle comme du cidre bouché! (Car le Champagne... c'est quand même moins terroir!)

Et on observe en même temps les sentiments qui se dessinent différemment sur les sourires d’en face… Les spectateurs s'épient.  Il parle aussi au soleil, aux oiseaux sans doute, sort ses jumelles et sonde la noirceur du  sang qui circule dans nos "sous-terrains". Il fouille de vieux placards de fer, quand il ne s’y réfugie pas, question de laisser les sourires s’interroger en son absence… Alors qu'il farfouille dans de sombres coulisses, il fait naître l’intranquillité et la conjure.

Dénoncer les peurs et les angoisses, celle de l’Autre en particulier. Sortir le mal et l’exploser par la parole avec une rasade de ce qu’il faut de bonhommie et de tendresse humaine. « Vous en reprendrez encore ? De ce cru « Terre de Dieu » ? Sans X.  

On lui doit d'autres spectacles  aussi profonds  que légers que nous avons adorés.  Souvenez- vous de "La grande Vacance" et "Sherpa" ...

http://www.theatrelepublic.be/images/uploads/play_362_3.lecriduhard...

du 05 septembre au 18 octobre 2014

Théâtre Le Public - Petite Salle
rue Braemt, 64-70
1210  Saint-Josse
0800/944 44

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/la-grande-vacance-de-e...

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blog/show?id=3501272%3ABlogP...

 

 

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Commentaires

  • administrateur théâtres

    Demandez le programme !Vous reprendrez bien une tranche d’humanité ?

    Tout en continuant à incarner régulièrement des personnages, face à un public plongé dans le noir, Philippe Vauchel se passionne pour le théâtre en appartement : le diverTISSAGE plutôt que le divertissement. "Etre à trente centimètres des gens, ça apporte un raccourci vers ce que nous sommes, il se passe forcément quelque chose. Quand je joue, mon décor, c’est les visages des gens avec leurs propres intranquillités." Quinze ans après le succès de "Trois secondes et demie" (Plus de 350 représentations), l’auteur du "Cri du huard..." supprime à nouveau la barrière de la scène. C’est un ami qui nous reçoit dans son salon, pour nous parler, les yeux dans les yeux, de tout ce qui le touche. Avec une empathie qui nous pousse à nous identifier à ce clown mélancolique.

    La prise de contact est surprenante, mais le climat devient vite convivial. On boit du vin (Colruyt !), on picore des bouts de fromage et on se laisse emporter dans le monde de Philippe. Les paillassons le fascinent. Conservant les ADN d’innombrables semelles, ils ont une mémoire prodigieuse. Comme on voit mieux de loin, Philippe s’arme de jumelles, pour observer et décrire l’intérieur de son habitation. Le grenier le replonge dans son enfance. Vite lassé par les circuits de son train Märklin, il inventait la vie des gens du village, les accablant de leurs soucis d’adultes. Un plaisir de raconter rompu par l’inévitable : "A table, si tu ne veux pas manger froid."

    Sans se prendre pour un anthropologue,le comédien examine avec humour les progrès de notre société. Ingmar Kamprad, fondateur d’IKEA, est un bienfaiteur de l’humanité. Grâce à lui, vous pouvez aller au bout du monde, vous êtes toujours chez vous. Devant la multiplication des "journées mondiales de..." ne devrait-on pas en consacrer un à la question de leur utilité ? Ton plus grinçant, lorsqu’on s’interroge sur la véritable amitié. Pour Philippe, une date de péremption s’impose. Quant aux repas entre amis, qui brassent souvent du vide, il lutte contre leurs désagréments, en notant systématiquement : noms des invités, plats servis, cadeaux reçus et sujets de conversation. Une obsession de l’ordre qui l’agace, quand elle nourrit son toc : après chaque voyage, il doit retourner sur les lieux, pour vérifier que rien n’a changé.

    Autres causes de son intranquillité : les questions existentielles et les vérités scientifiques, qui agitent son esprit curieux. Peut-on se fier à des organes obligés de travailler dans le noir ? Comment les ventres aident les gastromanciens à prédire l’avenir ? Les autres qui nous donnent leur sang ou qui s’imposent dans nos rêves ne menacent-ils pas notre intégrité ? Surréalisme vivace. La fin de la terre dans cent millions d’années le laisse froid, mais l’extinction des vers de terre l’angoisse. Sans lombrics, la terre devient stérile et condamne les hommes à mourir de faim. Le ton malicieux rend ces réflexions amusantes. Cependant le monologue perd sa légèreté, quand Philippe s’acharne sur la peur d’être englouti par la terre ou aspiré par le cosmos.

    Le comédien recherche la complicité des spectateurs, en les interpellant ou en quittant le salon. Des sorties qui les abandonnent face à eux-mêmes. Dommage que certaines coupures, trop longues, freinent l’élan du spectacle. Celui-ci n’a pas la densité de "La Grande vacance", ni la tendresse de "Sherpa". Mais, glissant en douceur du sourire à l’émotion, il nous offre une rencontre chaleureuse. L’occasion de retrouver un homme qui nous apprivoise par sa bonhomie, son humour, sa pertinence et son authenticité. Sa collection de silences nous pince le coeur et son attirance pour le cri désespéré du huard confirme qu’il reste un irréductible "mélancoliste".

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