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 LA GRANDE-DUCHESSE DE GÉROLSTEIN
Un spectacle sur-mesure pour vos fêtes de fin d'année!
Du 20 au 31 décembre 2013 au Théâtre Royal de Liège
Direction musicale: Cyril Englebert | Mise en scène: Stefano Mazzonis di Pralafera
Ou comment sabrer le champagne avec panache!

A la guerre comme à la guerre! Bruxellois, si vous voulez un dépaysement courrez à Liège, à pied, à cheval ou en voiture, en train pourquoi pas (ils font une offre à 5 euros aller-retour pour les fêtes, renseignez-vous à la SNCB!) Pas de traîneaux, y pas de neige! C’est à deux pas de la place de la République ou de la rue Joffre, des noms qui ont des airs de France, on s’y croirait déjà ! Où donc? Mais à l’Opéra, c’est là où l’on fête avec brio liégeois, l’Esprit Français. On y mange aussi, et délicieusement de surcroît, dans un valeureux décor fraîchement rénové digne des salles Viennoises, pour un prix très doux.

12272980299?profile=originalChorégraphies aux reflets passé-présent, musique des folies parisiennes, parole franche et légère, parodie au premier et au second degré sont au rendez-vous. En effet le directeur général de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège qui est aussi metteur en scène, remet l’œuvre au goût du jour, Frères Taloche  à l’appui pour la mise en abyme, ou abîme, comme vous voudrez, (on accepte les deux orthographes…) Quoi ? Un vieil opéra bouffe du Sieur Offenbach qui signa en 1866 un œuvre sulfureuse à propos de la hiérarchie dictatoriale et de l’esprit belliqueux des va-t’en guerre de l’époque, dans la plus pure tradition de l’opéra-comique. Il veut retrouver le genre primitif et vrai d’une grande musique qui amuse et qui émeut, où c’est le public raillé qui le louange ! « Napoléon III et l’impératrice Eugénie, le tsar Alexandre II, le prince Bismarck, les rois du Portugal et de Suède, le vice-roi d’Egypte ou le prince de Galles se pressent aux premières représentations de cet opéra-bouffe! Et pourtant à l’époque nul ne sera dupe: ils sont la cible d’Offenbach. Lui seul pouvait réussir le tour de force d’être adulé par ceux dont il s’inspirait si cyniquement! »

Stefano Mazzonis di Pralafera a décidé de monter une « Grande-Duchesse de Gérolstein » (1867) revisitée, en réécrivant le texte dans le style de la téléréalité culinaire (si cela vous dit quelque chose, sinon, allez juger sur pièce !) Après la mise en bouche succulente des frères Talochenous pénétrons dans les grandes cuisines de la duchesse avec moultes tables roulantes et fourneaux étincelants, un âtre dans lequel rôtit un agneau, des serveuses en noir et blanc, des poêlons de cuivre, des bacs de bière sur roulettes. « Dansons, dansons, c’est la danse du cuistot » chante une joyeuse foule de bon-vivants à cœurs déployés. Décors astucieux de Jean-Guy Lecat. Parfois, oui on chante, on boit et on danse par nostalgie de la fin-de-siècle ou pour des années folles à venir! Pour conjurer la guerre! Quand tout est perdu, il vaut mieux… rire!

act_1_3.jpg?width=452Le chef Boum (un  Lionel Lhote très  convaincant) se rengorge: « Qu’il est bon d’être MOI! » Tout un programme ! Mais pour le plongeur Fritz (Sébastien Broy, pour la première fois sur la scène de l’OPRLW) et sa chère Wanda (qui n’a rien d’un poisson, l’exquise Sophie Junker) : « Au diable la consigne et vive l’amour !». La Dame duchesse est bien en émoi, car elle veut son Fritz ! En tailleur de brocard jaune la dame au p’tit chien promène son Pékinois ou ce qui en tient lieu avec des airs de Madonna. Patricia Fernandez est débordante d’« esprit » regorgeant de lascivité et de sensualité. Son désir rime avec empire, sa dictature élève et abaisse ses serviteurs, la loi est au fond de la voix. « Ah que j’aime les militaires! » entonne-t-elle avec légèreté ! On est à deux pas de la guerre de 1870. Et nous « fêtons » bientôt le centenaire de 14-18… cette guerre qui a changé définitivement la face du monde! Et nous regardons impuissants, les images de conflits qui sévissent d’un bout à l’autre de la planète…

Même si la duchesse peut tout acheter selon son bon plaisir, cette jeune domestique, la petite Wanda, lui porte vraiment sur les nerfs! Mais c’est l’histoire du Sabre qui soudain fait resurgir la voix de nos aïeuls dont l’enfance a été bercée par ces musique de la Belle Epoque « Voici le sabre ; voici le sabre tu vas le mettre à ton côté ! » Tout-à-fait ce que chantait mon grand-père s’exclame une sexagénaire, pendant la pause, il m’en souvient encore! Ici la parodie de la parodie rend le spectacle encore plus pétillant qu’au temps des crinolines! La maîtresse de la chorégraphie est Laurence Fanon qui valse spirituellement entre jeux d’amour et de massacre…   

12272981885?profile=original La réécriture est très adroite, entre sabre, plumeaux, panache, cocarde, toque et tire-bouchon. On est franchement menés joyeusement en bateau! Le vocabulaire culinaire et militaire filent le parfait amour ! Immanquablement il y aura une histoire de vengeance, puisque dame Jalousie se cache dans tous les couloirs! Mais sur le ton de la fantaisie,  précise la Grande Dame ! « Il faut qu'il tombe, sous nos coups! » rugissent les conjurés déconfits (Paul, Puck et Redbul)! Ah la perte de pouvoir, quel détestable affront! Il y a ce superbe ballet de préparation de la chambre nuptiale du jeune couple  avec une troupe de danseurs fascinants. La chambre des mariés sera tour à tour envahie par les vœux de bonheur nuptial de l'armée de danseurs et par les cris d’une foule guerrière : « Au fourneau, au fourneau ! Il faut aller vaincre ou mourir ! »

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  Il y a cette longue scène d’aveu pathétique où la duchesse s’adresse à Fritz pris au piège de son glorieux palace, et le supplie en cachant son identité : « Ah dites-lui que je l’aime et que je suis belle » ! Un air de nos aïeules ? Il y a les costumes inventifs de Jérôme Bourdin… Il y a cette finale de réalisme matérialiste : le bonheur est peut-être là, « quand on n’a pas ce que l’on aime, on aime ce que l’on a ! » Sagesse populaire, conclue par des folies bergères de Moulin ...Liégeois, tailles et couleurs de guêpes courte vêtues, très toniques qui vous donneront la frite! Il n’y a plus qu’à sabrer le champagne! Et joyeux centenaire à tous!

12272981283?profile=original(©Croisier)

LA GRANDE-DUCHESSE DE GÉROLSTEIN
Un spectacle sur-mesure pour vos fêtes de fin d'année!
Du 20 au 31 décembre 2013 au Théâtre Royal de Liège
Direction musicale: Cyril Englebert | Mise en scène: Stefano Mazzonis di Pralafera

Ou comment sabrer le champagne avec panache !

http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/la-grande-duchesse-de-gerolstein

 

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