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La direction se réserve le droit...

Exposition Europalia Brasil au Bozar (le bien nommé). Droit d'entrée: un cinglant 12 €.
9 € pour les sexagénaires et leurs aînés. Visiblement, je suis le seul, un doux vendredi
après-midi, intéressé par cet événement claironné et plastronné sur des dizaines de panneaux
et abris d'autobus en région bruxelloise. Je traverse bravement et solitairement le hall
majestueux menant au saint des saints. En haut des marches qui rappellent un film de Mel
Brooks sur l'histoire de l'empire romain, une accorte jeune personne à moitié endormie (on
le serait à moins), est affalée sur un pupitre destiné au cérémonial du vestiaire: on ne sait
jamais, avec toutes ces élégantes Bruxelloises couvertes de vison qui meurent d'envie de
visiter Europalia Brasil, mais peut-être pas par un vendredi après-midi resplendissant.
Un sbire, tout de noir vêtu, m'annonce sombrement que je devrai abandonner mon bénin,
mais néanmoins suspect sac à dos, au vestiaire. Samsonite rime avec dynamite, voyons.
J'aimerais montrer quelque compassion envers cette pauvre fille qui s'ennuie, mais il ne
saurait évidemment être question de me séparer de mon portefeuille, de mon parapluie,
et surtout de ma bouteille de Vittel. Flegmatiquement zen, je rebrousse chemin et retourne au
guichet d'entrée pour me faire rembourser. Le préposé, ô chagrin, n'est pas préparé pour une
telle éventualité. Je réclame, poliment mais fermement, la présence d'un « responsable ».
Rouge de confusion, il pointe un doigt tremblant vers « l'accueil », constitué d'un guichet
de pacotille de 80 centimètres de large. Derrière celui-ci, une dame, accrochée à un cornet de
téléphone, transpire abondamment en répétant ad nauseam «... mais il n'y a pas de problème,
Madame ». Je la laisse reprendre sa respiration avant de lui exposer patiemment le problème.
« Ah mais il est quand même grand, votre sac, hein, Monsieur ». L'effet de surprise me
foudroie: elle n'a pas dit « ton sac »! Je ne puis m'empêcher de penser à Baudelaire. L'air
contrarié, elle saisit son téléphone et appelle, en néerlandais, un haut gradé. Ah! Enfin
quelqu'un pourvu d'un macaron illisible épinglé sur la poitrine. Il me demande civilement
si je suis francophone. J'éprouve l'envie irrésistible de placer cette fameuse réplique de la
populaire série télévisée britannique Are you being served? : « At the moment ».
Il finit par enjoindre à son inférieur de me rembourser le billet d'entrée. Le tout a pris 25
minutes. Personne d'autre, pendant tout ce temps précieux (pour moi, du moins), ne s'est
présenté pour visiter cette prestigieuse exposition. Je me réjouis d'aller au Brésil, et d'y
rencontrer des gens vraiment drôles...

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Commentaires

  • administrateur théâtres

    billet hors piste fort savoureux...  Bienvenue dans le groupe théâtre!  Et à très bientôt pour vos commentaires hors vestiaires!

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