Il est de ces citadelles qu’on ne puisse gravir,
Verrouillées telles des cadenas d’acier,
Qui enferment en leur sein, passé, présent, avenir

Et que jamais nul ne pourra briser.

Repliées au grenier, ayant tiré l’échelle,
Confinées aux munitions, rassurées parmi elles ;
Qu’un faquin ne s’avise de venir les troubler,
Il s’en verra partir le feu aux mollets !

Ces citadelles bâties pierre après pierre
Ont été érigées contre l’ennemi ;
Imposantes et fières,
Elles trônent d’oubli en oubli.

Qu'on ne se méprenne, aujourd'hui encore, le reclus isolé,
Derrière chaque silencieuse meurtrière,
Archer d'un temps passé, guette l'intrus zélé,
Tendre naïf méconnaissant la citadelle guerrière !