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"L'un et l'autre sexe" est un ouvrage de l' anthropologue américaine Margaret Mead (1901-1978), publié en 1948. Dans ce livre, l'auteur se propose, à partir de son expérience d' anthropologue, de réfléchir sur les statuts sociaux attribués à chacun des deux sexes, statuts qui varient selon les sociétés, et de mettre ces différenciations culturelles en rapport avec les données naturelles relatives à la conscience du corps, l'ensemble étant à la base d' équilibre social.

Chaque société, à travers l' éducation qu'elle donne aux enfants, puis aux adolescents, leur fait prendre une conscience spécifique des différences sexuelles; le statut de chacun des deux sexes épanouit certaines virtualités, en laisse d'autres à l'état latent. Dans une première partie, "Les choses du corps", l'auteur insiste sur la place centrale qu'occupe la conscience du corps et de la différenciation, dans l'équilibre d'une société. Dans une deuxième partie, "Les problèmes de la société", l'auteur examine comment les sociétés organisent la division du travail selon les différences entre les sexes. La femme semble plus apte au travail monotone et continu, alors que l'homme serait plutôt capable d'efforts intenses, mais discontinus. En revanche, le rythme biologique féminin est marqué de ruptures plus nettes: premières règles, première grossesse, ménopause. Certaines sociétés calquent leur rythme de vie sur la biologie féminine, d'autres, telle la civilisation américaine, à travers un idéal de progrès technique indéfini, semblent plutôt prendre modèle sur la biologie masculine, libre des limitations impérieuses de la femme. Alors que le lien entre la femme et ses enfants est d'ordre naturel et biologique, la paternité est d'ordre social, et ceci, pour toutes les sociétés, bien que chacune exprime différemment cette opposition. C'est dès l'enfance et à travers l'éducation de chacun des deux sexes, que cette différence de statut est inculquée, bien que dans toutes les sociétés, certains sujets refusent d'assumer le rôle qui leur est proposé. Dans une dernière partie, l'auteur retrace l'évolution des jeunes Américains, de l' enfance au mariage, et les contradictions d'un système d' éducation qui veut ignorer les différences sexuelles dans l' enfance, et imposer brusquement un statut rigide à chacun des sexes à la puberté; il souligne les déséquilibres qu'engendrent les freins mis par la société à l'épanouissement sexuel des adolescents pendant de longues années qui les séparent du mariage. Dans sa conclusion, l'auteur forme le voeu que les différences sexuelles continuent à être cultivées par les sociétés, car le fait de les ériger en institution est une source de richesse culturelle. Bien que le progrès technique et matériel rende les différences entre les sexes moins contraignantes, l'absence de différenciation dans le statut social des sexes n'est pas à souhaiter. Même si l'on éprouve quelque réticence devant les conclusions de Maragret Mead, il faut reconnaître l'ampleur d'un point de vue grâce auquel sont abattues les cloisons entre anthropologie, sociologie, psychanalyse, psychologie, ce qui permet d'englober les données de la société industrielle moderne et des sociétés plus primitives.

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