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administrateur théâtres

 Nous sommes en 1942 dans la France occupée. Deux officiers allemands  ont été  abattus devant un immeuble. Dans un des appartements on fête un anniversaire. Le Commandant Kaubach - il adore Horace et Virgile - vient annoncer  poliment que deux otages devront être désignés parmi les convives… c’est son cadeau d’anniversaire ! « Si vous ne vous décidez pas, je vous fais fusiller tous les 7 !» 

Julien Sibre a eu l'idée de monter la pièce en 2001, en voyant à la télévision le film de Christian-Jaque, Le Repas des fauves, avec Claude Rich, France Anglade, Francis Blanche, Antonella Lualdi. Il contacta Vahé Katcha, l'auteur de la pièce écrite dans les années 60, pour retravailler l'adaptation avec son accord. Cinq ans de travail  assidu, avant de  monter la pièce en 2010. « Je souhaitais un point de vue un peu plus moderne, que le spectateur soit l'acteur d'une histoire à laquelle il aurait pu ou pourrait un jour être confronté. » Aux Molières 2011, le spectacle a gagné 3 récompenses : Molière de l'adaptateur, Molière du metteur en scène et Molière du théâtre privé pour cette chronique cruelle et lucide de la barbarie ordinaire.  Le spectacle a été joué à Bruxelles en 2012 au Centre Culturel d’Auderghem, récoltant un très franc succès. Déjà joué plus de 600 fois, le revoici sous la griffe d’ Alexis Goslain  au Théâtre des Galeries en 2015 en décors d’époque, avec une très brillante distribution de comédiens rôdés aux comédies de boulevard, tous des artistes sincères et généreux. Le sujet est pourtant grave. Et le défi de faire rire dans un contexte aussi tragique relève de la prouesse, car dans ce jeu difficile, la faute de goût guette chacun des gestes des acteurs, chacune de leurs intonations. Et comment rester crédible, ne pas surjouer des rôles qui frisent la caricature?  Le festin des fauves sera-t-il un dîner parfait? Un régal théâtral très applaudi dès la première, en tous cas. Avec Christel Pedrinelli, Stéphanie Van Vyve, Denis Carpentier, Marc De Roy, Dominique Rongvaux, Fabrice Taitsch, Lucas Tavernier et Michel Poncelet.

Tombe la neige!

Max ne viendra pas ce soir,

 Il est liiiibre Max!

Trève de Haiku, la question glaçante que chacun se pose en dehors de l’aveu de la lâcheté de tous en situation de danger de mort, c’est de  se demander quelle vie vaut plus que celle d’un autre ? Et qui peut oser porter ce jugement? Est-ce celle de Françoise qui a le courage de distribuer des tracts de la résistance? Celle du couple Victor et Sophie Pélissier dont on fête justement l’anniversaire et qui pourrait être enceinte? Celle du médecin grisonnant, enclin aux bassesses les plus immondes mais qui pourrait sauver la vie de tout une patientèle et rejoindre sa femme Madeleine? Celle de Vincent, électron libre qui n’a peut-être plus rien à perdre mais qui, dégoûté par la découverte de la lâcheté générale  et la férocité mutuelle des soi-disant « amis », ne se porte plus volontaire pour devenir l’un des deux otages de l’officier allemand ? Celle de Pierre, devenu aveugle au front, ayant combattu pour la France? Celle enfin de cet industriel  exécrable, Monsieur André, l’homme d’affaire bien décidé à sauver sa peau en se mettant du bon côté, en jouant la loi du plus fort et en prenant les commandes pour manipuler tout ce beau monde terrorisé, afin de mieux se protéger? Mais ils sont tous faits comme des rats. Des propos impensables d’inhumanité et de bassesse ou de mauvaise foi fusent de toutes parts  sous le regard  amusé de l’officier. Le public n’a que son rire pour se défendre. C’est un sauve-qui-peut ignoble et détestable, jusqu’au coup de théâtre final.  …Qu’ils aillent donc tous au Diable éternel, se cacher et  boire la honte de leur triste nature humaine.

Jusqu’au 15 novembre, au théâtre des Galeries

Avec : Christel Pedrinelli, Stéphanie Van Vyve, Denis Carpentier, Marc De Roy, Dominique Rongvaux, Fabrice Taitsch, Lucas Tavernier et Michel Poncelet.

Dans la mise en scène d’Alexis Goslain

Décor et costumes de Charly Kleinermann et Thibaut De Coster, les lumières sont signées Laurent Comiant

 

http://www.trg.be/saison-2015-2016/le-repas-des-fauves/en-quelques-lignes__6020

 

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Commentaires

  • administrateur théâtres

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  • administrateur théâtres

  • administrateur théâtres

    Et vous ? Vous seriez prêt à quoi pour sauver votre vie ?
    1942. Dans la France occupée, sept amis se retrouvent pour fêter un anniversaire. La soirée se déroule dans la joie et la bonne humeur grâce aux victuailles achetées au marché noir, jusqu'à ce que soient abattus deux officiers allemands au pied de leur immeuble. En représailles, la Gestapo exige deux otages par appartement. Changement d’ambiance !

    LES DATES

    Le mardi 18 avril 2017 : Centre Culturel de Dinant

    Le mercredi 19 avril 2017 : Centre Culturel de Bertrix

    Le jeudi 20 et le vendredi 21 avril 2017 : Wolubilis

    Le mardi 25 avril 2017 : Centre Culturel de Huy

    Le mercredi 26 avril 2017 : Maison de la Culture d’Ath

    Le jeudi 27 avril 2017 : Centre Culturel d’Ottignies

    Le vendredi 28 avril : Centre Culturel de Spa

    Le samedi 29 avril 2017 : Malmédy (Amapac)

  • Je remet dorénavant les billets qui totalisent plus de 150 vues en vedette

  • administrateur théâtres

    La PRESSE est UNANIME!   L'avis de LA LIBRE,   Scènes:  Une immersion sans concession au plus profond de l’ignominie de l’homme.

    Est-ce parce que Vahé Katcha est né à Damas que le texte adapté par Julien Sibre et mis en scène par Alexis Goslain nous parle avec une telle violence ? Peut-être, mais l’auteur a quitté la Syrie dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale pour s’installer à Paris et c’est là, dans les années soixante, qu’il a commis "Le Repas des fauves". Sur la scène des Galeries, à Bruxelles, se joue en ce moment ce drame en forme de huis clos, somme toute très classique dans sa composition. Une soirée entre amis qui fêtent l’anniversaire de la maîtresse de maison. Tout démarre dans la joie, la bonne humeur. L’ambiance est festive au point que seules quelques allusions nous indiquent que nous sommes en 1942, dans la banlieue parisienne.

    Grandeur d’âme

    Mais le contexte se précise soudain lorsque, sous les fenêtres de nos sept convives, des coups de feu retentissent. Un attentat a coûté la vie à deux officiers allemands. Quelques secondes plus tard, un commandant SS (Lucas Tavernier) pénètre dans l’appartement et exige deux otages qui seront (plus que probablement) exécutés. Mais, par grandeur d’âme, le SS fait un geste : il donne deux heures à la bande d’amis pour désigner eux-mêmes les deux otages… "Je ne vous demande pas de sacrifier deux des vôtres mais d’en sauver cinq", lance-t-il avec cynisme.

    http://www.lalibre.be/culture/scenes/derriere-les-barreaux-de-la-ca...

    La soirée bascule. Insensiblement d’abord, ouvertement ensuite, les personnalités se révèlent, se mettent littéralement à nu, offrant le spectacle d’un ignoble strip-tease. Tour à tour, chacun de ces personnages en quête de survie se révèle dans son plaidoyer pour la vie, la sienne d’abord. Les vrais salauds, on les repère très tôt. Le médecin (Marc De Roy) qui a encore tant de vies à sauver, l’industriel (Michel Poncelet) qui est prêt à offrir toute sa fortune. Et les autres suivent. Pierre (Denis Carpentier) qui a déjà perdu la vue au combat, Vincent, esthète et philosophe, qui a failli céder. Et puis il y a Victor (Dominique Rongvaux) qui est prêt à prostituer son épouse Sophie (Christel Pedrinelli) pour échapper au destin. Sans oublier Françoise (Stéphanie Van Vyve), résistante dans l’âme mais pas jusqu’à la mort… Les plus fiables deviennent les plus faibles.

    La peur s’installe, les regards se détournent car désormais l’enfer, c’est les autres. Ceux que l’on va choisir ou ceux qui choisiront. Où est finalement la différence ? Lesquels faut-il plaindre le plus ?

     Galeries, jusqu’au 15 novembre, à 20h15 (les dimanches ainsi que le samedi 31 octobre à 15h). Infos & rés. : 02.512.04.07, www.trg.be

    un article signé Yves Cavalier

  • administrateur théâtres

    Aucun doute : ce soir de 1942, tous les convives ont amèrement regretté d’y être allés, à ce diner.

    C’est la guerre. Du papier journal recouvre les fenêtres, au cas où. Les denrées alimentaires sont rationnées. Toutes les conversations prennent un tournant politique. Pourtant, Sophie fête son anniversaire ; elle est rayonnante, elle est espiègle, elle a 30 ans. La soirée s’annonce conviviale. Un des invités a même réussi à se procurer un magnum de champagne. L’atmosphère est légère. Jusqu’à l’attentat. Dans la rue, deux officiers allemands sont abattus. Pour punir ce crime, le commandant SS Kaubach exige des otages, en échange. Il force l’entrée de l’appartement et y fait régner la terreur : les sept amis disposent alors de deux heures pour désigner, parmi eux, deux otages. Ils pourraient choisir le médecin, l’aveugle, la belle résistante, le riche beau-parleur, la maîtresse de maison guillerette… Mais tous ont des arguments de poids à faire valoir pour ne pas être le malheureux élu.

    Animal instinct
    Sur scène, le dilemme qui se joue est cornélien, et le contexte – la Seconde guerre mondiale – dramatique. Mais peut-on en rire ? Visiblement, oui. Le Théâtre royal des Galeries vibre à l’unisson, et rit, même si l’humour est noirâtre dans cet huis clos magnifique, sublimé par des costumes d’époque. Psychologiquement, le Repas des fauves en dit long sur l’espèce humaine : est-ce l’instinct animal qui prend le dessus quand le docteur entreprend d’appeler ses patients pour les convier à cette délicieuse fête – dans le seul but d’augmenter les probabilités de ne pas être désigné comme otage ? Et quand l’idée surgit, sournoise, d’envoyer l’une des deux femmes auprès du commandant nazi, pour troquer ses charmes contre la liberté du groupe ? La lâcheté gomme le courage, la bonté perd ses quartiers. Le rythme est soutenu, impeccable ; les dialogues sont de circonstance, implacables. Quant aux acteurs qui portent le Repas des fauves, ils ont mangé du lion – et le public rugit de plaisir.

    Le Repas des fauves
    De Vahé Katcha
    Mise en scène d’Alexis Goslain
    Avec Christel Pedrinelli, Stéphanie Van Vyve, Denis Carpentier, Marc De Roy, Dominique Rongvaux, Fabrice Taitsch, Lucas Tavernier et Michel Poncelet
    Crédit photo : Fabrice Gardin
    Jusqu’au 15 novembre, du mardi au samedi à 20h15, le dimanche à 15h, au Théâtre royal des Galeries

     http://www.theatrorama.com/2015/10/le-repas-des-fauves-sept-amis-da...

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