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journal de bord, jeudi 26 mai 2011 (3)

Le ciel se couvre.

 

Je suis à Nismes.

 

J'y ai revu ... le P'tit Train touristique (la première fois que j'en ai vu un, dans ma vie, c'est ici), le château, l'église, le pont, la rivière ...

 

Je n'ai pas eu la force, le courage, cette fois-ci, de m'enfoncer un jour de plus sur les ch'mins de St-Jacques de Compostelle.

 

Faut dire : après-d'main, sam'di, on vient me chercher, vers huit heures (du matin), chez moi. Direction : Le Roeulx. Des élèves chantent chez un privé. On m'a demandé de faire partie du jury.

 

Si j'avais toute la journée devant moi, demain vendredi, je dispos'rais du temps qu'il faut pour retranscrire, sur mon PC, tous les "journaux de bord" que j'ai pondus sur un cahier grand format (emporté quelque part à l'intérieur de ma guitare), ces quatre ou cinq derniers jours.

 

"Un choix est toujours un renconcement", dirait une de mes connaissances.

 

Je l'ai (encore) vécu ce matin, en quittant Oignies.

 

J'hésitais entre ...

Filer jusque la France, aller jusque Moulin-Manteau, Hiraumont, loger à Rocroi, filer sur Couvin

et

Rev'nir à petits pas, chez moi, sans bruit, en me disant qu'un retour, ça fait encore partie de la route.

 

Ces questions, je me les posais encore au réveil.

 

Faut dire ...

 

Ce matin, à Oignies, au chalet où j'ai passé la nuit ...

 

L'idée anticipée de prendre mon p'tit déjeuner avec la pél'rine hollandaise, qui causait tout l'temps dans sa langue, j'avais pas envie.

Je voulais pas non plus faire faux bond aux propriétaires du chalet ... sans les prévenir. D'accord, j'avais payé la veille ... mais quand même. J'aurais eu le sentiment d'être un sans gêne. Je me suis dit (aussi) : si, un de ces jours, je devais rappliquer par Oignies, m'accorderaient-ils encore un hébergement ?

 

Quand je suis repassé au chalet, donc, pour la dernière fois ...

 

Eh bien, la Rose-Marie (ainsi s'appelle la "pél'rine hollandaise") m'interpelait déjà, au moment où je poussais la porte du bâtiment, en désignant le café. Avec son débit vocal rapide, long, sout'nu, électrique, militaire et incompréhensible pour mes oreilles qui réclamaient naturell'ment, instinctiv'ment le temps nécessaire pour recevoir, digérer ce qu'on leur disait.

 

Je me suis encouru. J'ai filé chez les propriétaires du chalet. Ils m'ont invité à leur table du p'tit-féjeuner (merci pour le bon choco). J'ai rencontré les enfants de la maison. La dame préfère habiter une maison simple et isolée ... plutôt qu'une demeure attachée à d'autres demeures. Le mari doit être garde-forestier (à voir la ch'mise verte qu'il porte). Un des fils étudie à Namur.

 

En repartant ...

 

Je ne savais pas comment j'allais me diriger. Je verrais bien au moment voulu.

 

En attendant ...

 

J'avais du mal à (re)prendre mon envol. A Oignies, dans le village, sur le coup de neuf/dix heures, le bistro près de l'église était fermé, le boucher n'avait pas (encore) reçu les baguettes et les pistolets (pour la route, un pain avec du filet américain préparé n'aurait pas été de refus), le magasin où il était écrit "livraison de pains" était fermé (malgré la mention "ouvert" sur un écriteau derrière la porte). Je me suis posé sur un banc, devant l'église. En espérant le miracle, le "p'tit quelque chose" qui me permettrait de prolonger l'instant, rien qu'une heure ou deux peut-être. Mais non, apparemment, c'était pas l'jour.

 

Je me suis remis en route. J'ai fait du stop. Au sommet d'une côte, j'ai reconnu les vestiges du "Sanglier des Ardennes", un resto de Oignies qui a été déplacé dans le centre du village.

 

Plus loin, encore plus loin, dans la direction d'Olloy-sur-Viroin ...

 

J'ai reconnu une route de sept kilomètres que j'ai bien connu, enfant. Yes. Je me demande si ce n'est pas sur cette route, par temps de pluie, que j'ai fait, à l'âge de huit ans, du stop (avec mon frère Bertrand et un copain du Mesnil) pour la première fois.

 

Onze heures ... presque dix.

 

Je me retrouve dans un bistro de Nismes. D'ici une heure, je prendrai un bus ... direction Couvin. J'aperçois, sur les murs rouges, trois grands cadres, avec des dessins de ... Jacques Brel, Georges Brassens, Edith Piaf. Les références mémorables de la chanson française (ceux/celles à qui je ressemble, qui sont dans le même monde que moi). Et personne, dans l'établiss'ment, qui manifeste un intérêt pour ma guitare et mon ukulélé. Récupération bourgeoise ? Récupération touristique ?

 

Juste devant moi, des vieilles pervenches (que Brel et Brassens auraient largement dépeintes) fument. Mouais. Et quand je sors, j'entends le traditionnel "Au r'voir, monsieur, bonne journée !" ... sans plus.

 

Comme j'ai un peu de temps avant d'atteindre le prochain bus direction Namur (oui, j'ai changé d'avis), je passe (encore) dans un autre bistro, de l'autre côté du pont, plus ... populaire. Deux gars, au comptoir, parlent de foot. Et là, comme par hasard, ça ne rate pas : au premier coup d'oeil, le gars du bar (un gentil) me pose des questions sur mes instruments.

 

On comprend pourquoi le "grand Jacques Brel" aimait, après ses concerts, s'attarder, jusqu'à des heures très très avancées, dans des bistrots populaires.

 

 

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