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 “The Fire of Prometheus”

EUROPEAN GALA CONCERT

VLADIMIR JUROWSKI - LONDON PHILHARMONIC ORCHESTRA

Vladimir Jurowski conductor
London Philharmonic Orchestra
State Choir Latvia
Nikolai Lugansky piano
Igor Levitt piano

 

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Le programme:

Modest Mussorgsky St. John’s Night on the bald mountain
Sergey Rachmaninov Rhapsody on a theme of Paganini for piano and orchestra, op. 43
Franz Liszt Prometheus, S. 99
Alexander Skryabin Prometheus:The Poem of Fire, op. 60

 

 

C’est certes l’interprétation de l’œuvre de Rachmaninov par Nikolai Lugansky qui a littéralement mis le feu à la Salle Henry Le Bœuf hier soir. Le pianiste a reçu des clameurs de bonheur dès qu’il s’est levé de son tabouret pour saluer un public complètement chaviré. Entre le charme et les doigts de fer machiavéliques, les rythmes syncopés et les ralentis dramatiques, l’orchestre qui exhale des respirations de fauves et une clarinette plaintive, on reste pantois. Le scherzo a des sonorités très lyriques. Il y a ces reprises en fanfare, le solo romantique du piano, répété en sourdine par les violons et c’est un couple romantique qui s’étreint devant une vallée verdoyante qui se présente à l’esprit.  Au dernier mouvement, après une série de pizzicati des violons, contrebasses et violoncelles, les archets bruissent une ultime fois sur les cordes pour céder la place aux  accords ascensionnels du piano qui nous entraînent vers une apothéose de noces barbares. Le déchaînement du « Dies Irae », avec ses accords tranchants et nets, claquera  comme des coups de fouets. Mais intrépide, le piano lancera une dernière offensive, achevée à la dynamite !

 

Avec le Mont Chauve de Mussorgsky , on n’est pas en reste ! Ce sont les sorcières, les enfers les diables,  les courses folles et vertigineuses qui sont au rendez-vous. Le rythme est débridé, les cuivres ont des voix de crapauds gigantesques qui fusent parmi des chuchotements maléfiques. Frissons légers de cordes, piaillements des bois. Les pesants violoncelles réitèrent le thème par trois fois. La joie des maléfices et des mauvais tours éclate et Méphisto lui-même tient la baguette pour galvaniser les musiciens dans une gerbe de flammes.

 

 

 Le poème symphonique de Franz Liszt nous offre des accords mystiques aux sonorités cuivrées. Et pourtant, ce sont des clarinettes et des hautbois qui parlent ! Deux interprétations : ou la jubilation d’avoir dérobé le feu à la barbe des dieux ou l’exaltation du désir de venir les défier. Je pencherais plutôt pour la première version car il y a ce magnifique mouvement lent, empli de félicité plus que d’orgueil. Le dieu voleur a  en effet une tâche noble : celle de venir au secours de l’humanité. C’et le mythe fondateur du héros Prométhée et celui de l’accès à la connaissance. La gestuelle de Vladimir Jurowski, le chef d’orchestre, est bouillante, impérieuse, irrévocable.  

 

Un long silence respectueux précédera l’interprétation du poème de Scriabine. Suivi d’une longue sonorité trouble reprise  enfin par les tremblements de cordes. Les violoncelles produisent des arrachements mélodiques, le piano a imperceptiblement introduit des notes flûtées. Vladimir Jurowski nous aide à suivre le labyrinthe de sonorités car il semble décrire la partition dans l’air à force de gestes et d’intentions mordantes. Il n’y a qu’à se laisser embarquer vers l’étrange, se laisser flotter sur des vagues d’harmonies … ou de vagues harmonies. Rien de volcanique au début, plutôt une halte de voyageur en pays inconnu. Le piano offre des goulées de vie et d’eau fraîche. Roulements, avertissements sinistres des cors, les violoncelles brûlent. Quelques flammes lèchent les pieds d’une forêt et ce sera l’embrasement final : cors et percussions. Et chacun d’ajouter des notes chaotiques entre les aires de repos non touchées par les flammes. Le pianiste tressaute sur son siège. On songe plutôt aux  entrailles en flammes de Prométhée lors de son châtiment qu’à la joie de la dérobade du feu sacré. Car on entend les cris acérés des oiseaux de proie.  Hyper-vigilant, le chef d’orchestre arbore le dessein musical avec fermeté. Y répondent les ricanements fracassants des trompettes. Mais voici que les livrets dans les 4  rangs du chœur,  s’ouvrent en silence, avant qu’ils ne profèrent  un  hululement final fait uniquement de voyelles. Fébrile, voulant presque décrocher le ciel,  Vladimir Jurowski débusquera les derniers accords féroces avant de saluer.  On reste sous le choc. C’est une musique chaotique où se mêlent angoisse,  impatience, jubilation et désespoir.

 

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http://www.klarafestival.be/fr/concert/fire-prometheus

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