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12273144658?profile=originalWELCOME HOME est un film lumineux. Sur le motif du désir de tout larguer pour parcourir le monde, Philippe de Pierpont réussit le portrait juste et contrasté d’une jeunesse en mal de référents.

 

Lucas et Bert sont deux jeunes adultes en rupture. Leur environnement n’offre rien de motivant et ils ont la sensation de ne pas cadrer avec la route que l’on trace pour eux. Personne n’est là pour consolider une estime de soi défaillante.

L’énergie du désespoir et l’amitié qui les lie vont attiser une impulsion folle, celle de tout quitter pour faire face au monde, à la liberté.

Mais leur fugue se transforme rapidement en cavale, les événements s’enchaînant avec leur lot de dérapages.

Un apprentissage de la vie en mode accéléré avec des moments d’extase et des revers, un chemin au bout duquel de haltes en étapes, s’ébauche leur véritable naissance.

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Arthur Buyssens (Bert) et Martin Nyssen (Lucas) sont les révélations de ce tandem maladroit. Leur jeu instinctif nous les livre, démunis mais cabrés, tels deux funambules en équilibre instable entre les vicissitudes de la vie. Au plus près d’une caméra qui n’hésite pas à traquer leur moindre frémissement, ils fascinent et attendrissent.

 

Nous avons rencontré Philippe de Pierpont lors de la présentation de son film au BE.Film festival.

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Philippe de Pierpont : Ce n’est pas un film sur l’adolescence. C’est un film sur l’audace. L’audace du choix de la liberté !  …qui est toujours un choix difficile. Il y a des adultes qui n’ont pas d’audace. Il faut du cran pour cela et la liberté se paie toujours très cher. Mais c’est parce qu’ils ont fait ce choix, qu’ils ont pu vivre ce qu’ils ont vécu et prendre conscience de qui ils sont réellement.

 

C’est aussi un film où l’amitié, la solidarité compte autant que l’audace…

 

Philippe de Pierpont : Je les ai voulus un peu comme le petit et le grand frère. Bert à 18 ans, il est en apprentissage et Lucas a 16 ans et est lycéen. On croit à un moment que le plus jeune sauvera l’aîné alors que pas du tout. Les rapports s’inversent constamment. Le film bascule comme un thriller. Il y a un parcours initiatique. Ce qui est intéressant, c’est qu’ils ne font pas ce à quoi on s’attend. Mais c’est parce qu’ils ont choisi la liberté, qu’ils peuvent s’en sortir. Et on constate à la fin qu’ils font des choix très différents.

 

Le fait d’enseigner et d’être en contact des jeunes, est-ce une source d’inspiration ? Le même thème pourrait être traité avec des adultes.

 

Philippe de Pierpont : Bien sûr, il y a des adultes qui n’ont pas d’audace. Et d’autres cinéastes l’ont très bien mis en scène.

Moi-même, j’essaie d’avoir un peu d’audace tous les jours. C’est certain que les jeunes m’inspirent. Quand mes étudiants ont vu le film, ils m’ont dit: « Cela parle de nous. Ce ne sont pas des ados de cinéma, c’est vraiment nous… » J’ai su que je ne m’étais pas trompé.

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Les deux comédiens ont-ils reçu une formation ? Avez-vous eu l’impression de les diriger ?

 

Philippe de Pierpont : Non, pas du tout. Mais ce sont de vrais comédiens. Ils ne sont pas du tout comme ça dans la vie.

Le plus important dans un film, c’est le casting.  Si on se trompe au casting, alors oui, on doit diriger mais sinon pas. Je pense même qu’ils sont les plus professionnels des acteurs de leur génération.

 

Vous venez du genre documentaire… Quel est l’apport du documentaire ?

 

Philippe de Pierpont : Le documentaire a été mon école. Cela m’a donné une aisance à saisir l’instant présent et ce qu’il peut apporter, mais aussi une sensibilité pour capter la lumière.

 

Avez-vous encore des projets de films documentaires ?

 

Philippe de Pierpont : Je travaille sur un documentaire que je tourne au Burundi depuis 25 ans. Nous avons commencé quand les protagonistes avaient 6 ans et depuis, on les suit. Mais eux, ce sont des parias de la société, donc on ne peut pas les sauver…

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Le film est monté comme un thriller. C’est un peu un jeu de pistes où tout peut basculer à tout moment. Quelle a été l’importance du montage ?

 

Philippe de Pierpont : Le film représente trois ans d’écriture et est passé par 17 versions de scénarios. Mais il est vraiment apparu au montage. C’est là qu’on a fait des choix décisifs.

Chez moi, instinctivement, la fin est généralement très sombre mais alors l’audace n’aurait pas été payante… On a beaucoup hésité…

 

Pourquoi ce film à ce moment-ci de votre vie ?

 

Philippe de Pierpont : Avec ce film, j’ai touché à quelque chose d’important pour moi et dont je ne suis qu’au début… J’ai la certitude d’être devant une porte qui s’ouvre. D’ailleurs, le prochain film sera un film sur l’audace.

Mais cela se passera en Afrique et ce sera un thriller…

 
Propos recueillis par Palmina Di Meo

 http://www.dailymotion.com/video/x38tp37

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Commentaires

  • J'ai posé la question de la sortie en France au réalisateur.

    Voici toujours la page facebook du film

    https://www.facebook.com/welcomehomelefilm/?fref=nf

  • J'ai vu le film mardi.  C'est un très beau film avec de belles images. Une escapade qui finit bien. Le thème connu de l'adolescence qui veut voir le monde et qui se déplace en mobylette...

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