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En Chine vivait un jeune Prince JGobert

En Chine vivait un jeune Prince très beau et très riche. Le trône de son père lui revenait de droit et afin d’y accéder, il devait se marier.

Dans le Pays du Soleil levant, le mariage d’un Prince occupe tous les esprits. Les familles riches se prévalent d’avoir une fille parfaite pour tenir le rôle d’épouse. Les princesses rêvent au jeune Prince et les parents aux retombées d’une telle union.

Le Prince, pressé par son père, ne trouve pas d’épouse. Il organise des rencontres qui restent sans résultat. Fort déçu de cette attente,  son père l’Empereur commence à s’impatienter.

Dans ce palais où vivent des hommes, des femmes, des enfants, la vie ressemble à une ruche où chacun a une place bien définie. Un soir que le Prince se promène très soucieux, la troisième épouse de son père l’accoste avec déférence et pour le distraire, lui raconte une histoire qu’elle a entendue dans sa famille.

Cette histoire parle d’âme sœur, d’une communion parfaite en amour entre deux personnes féminines. Chaque partenaire aspirant à retrouver l’autre, dont il a la marque dans sa chair comme dans son âme.

La famille de la troisième épouse de l’Empereur connait deux jeunes filles qui, mises en présence dés leur plus jeune âge, sont devenues « laotong » qui veut dire âmes sœurs. Elles vivent dans leur village, l’une plus aisée et l’autre moins. Au fil du temps, les fillettes ont tissés des liens étroits et solides. Elles ont enduré le même supplice des pieds bandés et demeurent chacune dans la chambre réservée aux femmes. Pour communiquer, elles écrivent, apprennent à dessiner les lettres du savoir.

Cette amitié peu commune est considérée comme un don du ciel et personne n’entrave la vie de ces deux fillettes bientôt femmes. Elles peuvent se marier et ainsi avoir une maison sans que leur amour en souffre. Les époux laissent ces âmes sœurs se voir quand elles veulent.

Le Prince se met dans une colère noire de savoir qu’il existe dans son royaume des jeunes filles plus heureuses que lui. La colère se propage au palais entier. Il fait venir la troisième épouse et lui ordonne de trouver ces jeunes filles. La troisième épouse ,confuse, s’exécute.

L’une est maintenant mariée à un homme bon qui a une mère cruelle et acariâtre. Cette jeune femme est devenue par son mariage la servante de sa nouvelle famille. Elle vit patiente et endure la mauvaise humeur de la belle mère. La seconde attend qu’on la marie. D’une meilleure famille mais ruinée par la vie dissolue de son père, personne ne veut d’elle comme épouse.

Quand la nouvelle arrive au village que les gardes du palais cherchent les deux laotangs, tous les villageois restent étonnés de cette démarche peu commune.

La légende, la tradition dit que le couple de laotong est relié dés sa naissance par un fil rouge tiré par un Dieu et que ces vies ainsi prédestinées ne peuvent plus être séparées. Personne a le pouvoir ni le droit de défaire ce qu’un Dieu a fait.

Le Prince décide de les recevoir et d’en choisir une pour se marier. Décision qui met de nouveau la cour de l’Empereur très en colère. Les princesses se sentent blessées, insultées. Les familles de celles-ci partent et l’Empereur est furieux.

Les deux jeunes femmes retrouvées, les gardes les amènent au palais. Les femmes de l’Empereur voient que l’une est magnifique, un teint de porcelaine aux yeux noirs, une bouche dessinée d’un rouge sang. Nos deux laotangs ne sont pas heureuses de savoir que leurs vies échappent au destin qui leur était réservé. Elles s’en inquiètent.

Arrive le jour du choix du Prince qui n’a droit qu’à une épouse. Il choisit celle au teint de porcelaine et tristement l’élue quitte son âme sœur pour rejoindre son nouvel époux. Le Prince décide de garder la seconde jeune femme et lui enjoint de rester dans un appartement privé au palais.

Les mois passent dans la morosité, la monotonie. Rien ni personne n’arrive à égayer cette belle princesse dans son beau palais. Le Prince s’assombrit de voir sa première épouse si triste.

L’Empereur lui-même est mécontent, insatisfait de ce couple qui n’engendre pas de fils. Rien ne s’arrange pour le jeune couple. Le Prince, tombé amoureux de sa femme, ne veut pas la renvoyer et s’en séparer.

Un soir, l’épouse du Prince part rendre visite à son amie et la trouve mourante. Elle se laisse mourir pour libérer sa compagne du sort qui les lie. Celle-ci appelle le Prince et lui confie le fil rouge de son amour reçu par ce Dieu tout puissant. Ce fil rouge unit désormais le Prince à sa belle princesse libérant du même coup tout l’amour de celle-ci pour lui.

Qq mois plus tard, un joli poupon voit le jour et c’est une merveilleuse petite fille au teint de porcelaine qui prit le joli nom de fleur d’amour. Dieu a accepté ce changement pour assembler les époux dans l’amour.

Le souvenir du sacrifice de la seconde laotang est célébré en Chine chaque année au printemps à la fête des fleurs et de l’amour.







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Commentaires

  • Exact merci de votre commentaire.

    Amicalement

    Josette

  • Trame de vie et de renaissance.

  • Oui Rolande

    J'ai le même souvenir de ce livre, cette femme qui sacrifiait ses bébés parce qu'elle ne pourrait pas les nourrir. C'était terrible. Multiple splendeur était un chef d'œuvre pour moi aussi.

    Pour rester dans cette ambiance extraordinaire, j'ai lu Fleur de Neige de Lisa See. Ce livre nous replonge dans ce monde fantastique de la Chine. C'est normalement une trilogie .

    Bien à toi.

    Amitiés Josette

  •  

    Bonsoir Josette, 

    Décidément nous nous rejoignons sur bien des points.

    J'ai également lu tout Pearl Buck. Mon préféré ?"La mère" également. Te souviens-tu de la scène de l'accouchement en plein champ ? Et de sa reprise du travail quasi immédiatement ? Jamais je n'ai oublié.

    Ensuite, Han Suyn. Tous lus également et Dieu sait quelles briques c'étaient !! Mon préféré, "Multiple Splendeur."

    Tous d'une intense poésie. Grandiose. Ensuite, le Père Teilhard de Chardin, la Société du même nom et sa Présidente qui a vécu de longues années en Chine et avait épousé un Belgo-Chinois !!  J'oubliais mon premier prof d'Aquarelle : Cao Bei Han ....et mes voisins. Rien que de merveilleux souvenirs. Un Ecrivain Français Bodart si mes souvenirs sont exacts, dont les parents avaient été ambassadeurs en Chine. Là, c'était assez dur ... au temps des Seigneurs de guerre. ...

    Je préférais, de loin, lire au lieu de regarder la TV.  Sans doute toutes ces lectures, ces rencontres, ont-elles alimenté  mes poèmes et été sources d'inspiration, même inconsciemment. Quelques 800 environ.

    Merci pour ce conte et très bonne soirée. Amitiés. Rolande.

  • Bonjour Gilbert,

    Le pauvre diable a perdu sa femme mais il a gardé sa mère. N'est-ce pas bien aussi...Tout est possible dans un conte. Je fais les régles et je peux les changer à loisirs. Ce n'est pas comme dans la vie où on passe sa vie à essayer de comprendre les hommes sans y parvenir.

    Bonne soirée

    Amicalement

    Josette 

  • Bonjour Rolande,

    Voilà un pays fascinant  qui donne beaucoup à réfléchir.  Sa culture qui ne nous est pas familière nous interpelle. Les films chinois ont toujours eu beaucoup de succès comme le Dernier Empereur  qui a été une réussite. Je pense que  les livres sur la Chine sont un véritable délice et mon auteur de jeunesse était Pearl Buck. J'air tout lu ses livres et certains plusieurs fois. « La mère »  a été mon préféré.

    Merci Rolande de me lire et de commenter aussi habilement mes petits textes.

    Excellente soirée

    Amicalement

    Josette

  •  Et le pauvre diable " bon qui a une mère acariâtre " qu'est-ce qu'il devient ?  Les princes n'ont pas changé, ils ont décidément tous les droits comme le même fil rouge qui les relierait entre eux depuis le début. Mais pas de panique les chinois ne sont pas encore là, enfin... pas tout à fait !

  • Merci Adyne pour ton commentaire.

    Amitiés

    Josette

  • Très jolie histoire bien rendue car il n'est pas si facile d'entrer dans la pensée chinoise.

    Je me suis vraiment retrouvée à l'intérieur de l'un de ces films magnifiques comme seuls les chinois peuvent en produire. Car, je suis, depuis très longtemps, fascinée par ce pays magnifique et j'ai eu l'immense privilège d'avoir deux voisins chinois alors que nous étions bien loin de notre pays. Lorsque mon mari est tombé gravement malade, ils nous ont beaucoup aidés, se sont occupés des enfants, bref, ont été parfaits.

    La femme était une beauté : grande, élégante, racée : un couple magnifique avec deux enfants adorables qui étaient devenus amis avec les nôtres.

    Ils sont toujours présents dans ma mémoire comme des perles étincelantes. A l'image des deux amies de ce joli conte car, contrairement à des préjugés ineptes, ils peuvent faire preuve de beaucoup de compassion, d'amour et de tendresse. Comme dans ce conte. Nous en avons été les témoins privilégiés et directs.

    Amitiés. Rolande;

  • Bonjour Josette,

    Quelle belle preuve d'amour, merci pour ce partage.

    Amicalement.

    Adyne

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