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A

ABC

Origine, commencement, prélude, genèse, comme un embryon, inférant un accès à plus, déroulé futur.  Tout, avant que d’être pleinement, débute. Un après, une suite ne peuvent advenir sans que n’ait eu lieu son avant : le jour nécessite son aube, une ligne n’est pas sans son premier point, la lecture sans alphabet connu, la parole sans premier cri natal… L’Univers lui-même, en son origine singulière fut concentré tout entier en un point. Cet ABC devient, donc, point de départ, amorce de notre dictionnaire transcendantal de l’ironie. Par nécessité, son début.

 

Abcès

Douleur localisée emplie d’une infection circonscrite à son puron, guérissant par expulsion de son fiel. Il en va très souvent ainsi, des opinions, des jugements, expectorations d’un jus verbal saumâtre, soulagement de crispations, d’irritations, de rancœurs…, élevant la bave au niveau d’une bénédiction, soulagement salvateur de l’aigri. Le civilisé poli s’effarouche, mais libère ses obscénités discrètement, alors que le civilisé vulgaire, crache sans retenue ses impudences, grossièrement et ostensiblement. Tous deux, propres, mais sales.

 

Abêtir

Redoutons l’abêtissement, pandémie ravageuse, outrageusement répandue, son impact sur notre évolution s’incruste dans l’irréversible. L’idiotie pourrait être notre prochain statut : homo sapiens idiotis. Invisible, il s’éprouve ou se décèle physiquement : se ressent comme une fièvre maligne, s’exprime comme un bègue lisant Virgile ou Homère, s’exhibe comme l’accoutrement d’un clown grimé, se perçoit aux sonorités d’une symphonie au bruitage infernal, s’étale sur les croûtes d’un peintre hanté de formes et de couleurs vérolées, aberration chromatique. L’insanité et le scandale de sa situation, gangrène cérébrale, en se propageant pullulent par utricules foisonnants. L’abêtissement est au chaos ce que l’harmonie est à la beauté ou la finesse à l’esprit. C’est le lot quotidien des nombreux, des très nombreux.

Abîme

Le blason de l’abnégation s’appelle abîme, en ses pennons figure le renoncement, en raison des chimères insondables, en résidence perpétuelle dans l’indicible. Sacrifices à Dieu, à la Vie, à l’Éthique devant lesquels, humblement on se tait, on ne creuse plus afin de méditer beaucoup sur leur ineffable contenu en se perdant parmi leurs beautés ; impraticables en raison de notre précarité. Reste l’outrecuidance insolente de certains, leur fatuité sans bornes dans l’accession de sens abstrus, liquéfiant leur cervelle par obstination. Les fous de savoir sont aussi dangereux que les fous de Dieu.

Accord

On est toujours d’accord avec les autres de ne pas être en accord avec eux. De même, cela va s’en dire, on est toujours d’accord à part soi ; s’il s’en trouve d’autres, pur hasard, ne changent rien au quant-à-soi. L’opinion, le jugement, l’avis ne se partagent pas, coexistence, cohabitation, contrepoids précaire aux querelles de voisinage. Girouettes bien entretenues, l’opinion, le jugement, la conviction s’inversent si vite que l’accord obtenu est aussi passager qu’un tas de sable. Solidité fugitive.

Action

L’hyperactif

Quelle est cette puissance intérieure qui l’anime ? Toujours à l’assaut du temps, il déstabilise les pendules, épuise collaborateurs, amis, épouse, maîtresses… Sitôt une action terminée, une autre s’ensuit, puis une autre encore, encore et encore… Tout se bouscule, s’enchevêtre, se chevauche, apocalypse de l’acte. La fin approchant, ne peut-on se demander s’il aura à cœur de s’effacer, d’expirer, comme il a vécu, plus rapidement que l’ordinaire ? Enfin apaisé ! Soulagement pour tous.

Au final

Feignons de croire, mais convenons qu’un homme d’action, feignant qui s’ignore, réussit par bougeotte mal contrôlée. Boulimique par inadvertance, il en oublie de s’endormir. Aussi, soyons des abouliques, les affaires du monde seront mieux gérées et notre santé assurée. La précipitation et l’agitation sont des fléaux qui inquiètent jusqu’aux fleurs, les empêchant de croître normalement.

 

Adam

Premier de lignée, entre arbres et savane, silhouette noiraude, rabougrie, bidonnage de singe, image esquissée à gros traits gras d’une hypothèse en parenté divine. Pneuma à peine développé. Déplorable dépositaire d’un destin précaire, sépulcral, perdant peu à peu sa nature animale primitive, le questionnement s’insinue, plaie de l’espèce, en son cerveau mal dégrossit pour rechercher, déchiffrer, comprendre, savoir. S’éveille en cette créature, le pire des fléaux, la Conscience, phagocytant ses pensées, ses joies, ses espérances, ses bonheurs, tous morts nés. Pathétiquement, il s’inventera des croyances puis se stérilisera par et dans le progrès, espérant en un avenir lointain, velléités d’éternité, fleurs fanées en nos cimetières.

Agnostique V. Athée, Coran, Chrétien, Croyance, Bible (Ancien et Nouveau Testament), Église (Mosquée, Temple), Foi, Juif, Protestant, Religion, Tao

L’agnostique (du grec agnôstos : ignorant) s’unit au doute, y persiste, affirmant l’impossibilité d’un divin à connaître. Il reste en deçà ou au-delà de la position sereine du croyant : hors réfutation, affirme et croit. Quel est le plus niais, celui qui gobe ou l’incrédule qui ne se prononce pas ? La vérité : la scientifique, certitude ductile et vigoureuse, car prospère et indéfinie, alors que la théologique, sujette à caution, s’atteste certitude indubitable, sans conteste. La scientifique à ses preuves, la théologique ses adeptes. Or, l’inenvisageable de invraisemblance est la force de l’agnostique. Sa ligne de conduite. Il se refuse à cet impraticable manquant de crédit. Impossible.

Amour V. Bonté, Cœur, Physiologie, Sentiment

Voyageur infidèle

Toujours en quête d’un chez soi, l’amour s’installe, s’implante, prothèse invisible, chez n’importe qui, pénétrant, usurpant l’esprit, déclenchant une explosion électrochimique. Dès lors, paré des atours d’un enfer, un pauvre hère, supplicié effaré, quémande tourmenté et délirant, les affres.

Raison sans raison

Définir l’amour, niaiserie, il s’éprouve. Là est sa malédiction, perversion distillant un mal suave et âpre ; il nargue la raison arraisonnant nos pulsions viscérales. Aucune considération, surtout pour qui n’en veut pas ; il s’incruste, manant, prospérant aux dépens de celui qu’il pourvoit d’amour.

Squatteur impénitent

Il ressemble, à s’y méprendre, à ces mouches ou abeilles, infiltrées dans le corps sain d’un animal, déposant leurs larves, garde-manger pour qu’elles y prospèrent. Parasite sournois. Sans état d’âme.

Amour-propre

L’amour-propre, orgueil taciturne et mélancolique, tant qu’il ne sort pas de ses gonds ; passant à l’acte, il verse dans la stupidité. Pandémonium imbécile.

 

Suite (30 mai 2011)

Bêtise

La bêtise transsude un écart ridicule sous couvert de l’aptitude naturelle à être intelligent : caractéristique d’un manque compensé par une naïveté idiote relevant l’ineptie au niveau d’une ganacherie.

Il est idiot de croire que la bêtise épargne l’intelligence. Sujette à caution, celle-ci dérape souvent du côté du crétinisme quand elle est aux prises avec nos affects : sensibilité, orgueil, vanité… Combien de vilénies commises au nom de broutilles, combien d’aberrations ont contribué à remplir nos cimetières et bien des prairies et sous-bois ? La bornerie est fille du savant, de l’artiste, du politique, du guerrier… Même le génie n’en est pas exempt, aussi le dépare-t-elle. L’intelligence est relative, la bêtise de même. Seule une bêtise joyeuse, innocente, espiègle, sans arrière pensée, démontre que l’intelligence est précaire et possède ses points aveugles.

Nous sommes autant submergés par notre bêtise que par ses effets : une Nature agacée, désormais réticente et rétive pour tolérer davantage l’anomalie humaine. Elle nous fera payer au centuple nos bêtises et nous vivrons par le concret, ce qu’est l’enfer.

Bonheur

L’impossibilité de définir le bonheur fait que chacun en a sa petite idée. Mais parler d’une chose indéfinissable, c’est l’exprimer avec des mots sans valeur dont le sens est dévoyé. Absurdité.

Approximation : Il s’agirait d’un état de satisfaction et de bien-être éprouvé. Comment être satisfait ou éprouver un état de bien-être, alors que nous courons d’un désir à l’autre, en proie à l’inquiétude anxieuse et nerveuse, telle celle d’un avare comptant sans trêve ses trésors sans jamais les exploiter ? Désir réalisé, chose méprisée, nouvelle quête lancée. Le début et la fin d’un désir coïncident, amorce d’un nouveau cycle. Perpétuité d’un tourner en rond, non exempt de vertiges, mais foisonnant de déceptions à tout bout de champ, rabâchées. On ressasse ses désenchantements. Mais, tous les désirs, autant d’impedimenta surgissant par tout ce que l’on n’a pas. CQFD : Impossible bonheur !

Bonté

La bonté, l’altruisme, le geste gratuit et noble, n’est pas de ce monde, sauf en rêve : mais le rêve n’est-il pas la petite mort, donc, ce ne peut être qu’ailleurs que se situe le bon.

Bourgeoisie (Bourgeois)

Parcours

La bourgeoisie s'inscrit dans l'Histoire, non par ce qu'elle s’approprie, mais parce qu’intelligente elle sait conserver. Ce qu'elle conserve, trame de son jeu social et politique, la situe dans l’arène économique en dominance ; consanguinité naturelle, originelle du prédateur qu’elle fut, de toujours. Elle n’a jamais délaissé Son intérêt pour des intérêts communs.

Anthropologie d’une espèce

L'espèce bourgeoise se subdivise en sous-espèces : bourgeoisie commerçante, financière, mobilière, industrielle... Elle possède la capacité de perdurer, plus que toute autre catégorie sociale, sans faire sien aucun but légitime, au profit de la société ; seule une inclination de classe à part la prédispose à une démarche prédatrice dont le crédo et le système jouent pour sa survie sociale. Elle fait preuve de maestria dans la gestion attentive de sa continuité. Il se trouve de la généalogie dans cette classe, hors du sanguin, car elle perdure par des valeurs.

Mode d’être

Le bourgeois est toujours dans le surplus, en tout : codes de pensée et d’existence, argent, biens variés mais de choix, tenues vestimentaires, comportements, attitudes, sociabilité...

De surcroît, les classes ou catégories qu'elle s’assujettit, sont parfois ses meilleurs alliés, car elles aspirent du fond de leur délabrement, à se prélasser dans les mêmes vices.

Durée et destin

Le bourgeois, roturier parvenu, maintient ses aises ; pour les conserver, sait qu'il lui faut se placer au-dessus pour persister dominant sans conteste. Depuis qu'il possède sans partage sa position et ses propriétés, il a institué une loi non écrite, similaire à l'interdit de l'inceste : pas d’alliance avec le bas par le cœur, l’esprit, la propriété et l'argent. On ne se mélange pas.

Vis-à-vis du destin, à pérenniser, il n’est pas pour le concubinage, les copineries de samedi soir, les mariages sans valeur ajoutée, il y préfère les alliances, les contreparties, les agrandissements négociés…, enfin, tout ce qui contribue à solidifier l’existant, l’expansion et l’extension : fortune, pouvoir et prestige.

 

Cadavre V. Momie, Squelette

Un état de fait impossible à constater par l’intéressé, mais par lequel, chacun aura cessé d’être. Cette enveloppe inerte, là, dernière représentation d’une identité dont seuls, des souvenirs confirmeront sa réalité aux vivants. Comment est-il possible qu’ayant respiré, parlé, chanté, rêvé, aimé, haï, agi, ce corps inanimé en soit la conclusion définitive ? Mais, pourquoi est-on pareillement effondré devant un cadavre désormais installé dans le néant, alors que l’on ne s’interroge jamais sur le néant précédent sa naissance ? Deux néants nous enserrent, en fait le même, l’un lors de la mise bas, l’autre lors de toute cessation ici bas.

 

Déchoir (Déchéance)

L’abaissement, principe du fort au faible. On s’abaisse, devant qui l’on croit être plus fort, plus élevé, plus puissant, plus intelligent…, plus que soi. L’expression psychologique et physique est pénible : médiocrité d’esprit (indigence, fadasserie, psychasthénie…), ou pleutre de caractère (veule, obséquieux, complaisant, flagorneur, courtisan...), ou, encore, troubles du corps et des sens (tremblements des membres, élocution ébréchée, intonation atone, poses visqueuses, regards furtifs, déviants…). C’est d’après l’idée de soi que s’extériorise l’intensité de la puissance ou de l’impuissance. Surhomme ou gringalet on l’est par conviction avant que de le devenir par présence physique. Son effet.

Démocratie V. Assemblée, Citoyen, Pouvoir, République

Au niveau du sens

Démocratie, que veut dire ce mot ? Poncif réchauffé et compromission vulgaire d’un pouvoir camouflé.

Au niveau du Peuple

La démocratie est parvenue à son point de basculement, chutant de par ses perversions, vers l’édification d’un goulag ouaté associé à une nurserie grillagée épaulée par un hôpital sécurisé ; autoritarisme par législation interposée au nom de l’intérêt général ou de la santé publique ou de la prévention des risques (en tout genre) ; autoritarisme rampant, embusqué, segmentant le collectif en tribus, en clans, en groupes, en autochtones régionaux, voire en smalas, en lesquels les corporatismes et l’individualisme sont roi.

Nos démocraties de plus en plus logomachiques et dogmatiques, fardent les aspérités et les rugosités par des discours pompiers remplit d’histrionisme, neutralisant le citoyen en le rendant acteur désossé, fébrile ou couinant à l’unisson de messages à sécrétions dormitatives.

Désir

Le désir est une embuscade tendue au vice, antichambre des plaies et des malaises de l’existence.

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