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ALEXANDRE SEMENOV : LE SYMBOLE REVISITE

                          ALEXANDRE SEMENOV : LE SYMBOLE REVISITE

 

Du 10-04 au 28-04-13, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050, Bruxelles) vous invite à découvrir les œuvres d’une famille de peintres Russes. ALEXANDRE SEMENOV (le père), ELENA GORBACHEVA (la fille) et IRINA SEMENOVA (la mère), composent une famille d’artistes au talent assuré.

Il y a dans l’œuvre de Monsieur ALEXANDRE SEMENOV un côté « brut » pour ne pas dire « brutal », lequel est à l’origine d’un trait, situé à l’intersection entre l’expressionnisme et le symbolisme.

Sa dimension expressionniste s’exprime par des couleurs sombres, parfois lugubres, pour mieux mettre en exergue la dramaturgie de l’action narrative.

Son symbolisme est un prétexte pour introduire sa propre vision de la réalité. Car l’artiste a horreur de perdre son temps avec les symboles, étant donné qu’il les trouve stériles, sans charge émotionnelle aucune.

La réalité constitue, elle-même, le creuset dans lequel se logent tous les symboles possibles.

Les images conçues par le peintre coulent de source. Plusieurs d’entre elles donnent à voir un personnage bâillonné à la parole occultée (ROMANTIC SWINGS – 40 x 50 cm).

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Un second leitmotiv parcourt également sa peinture, à savoir la rose.

Si la parole occultée affirme la liberté bâillonnée, la rose, qu’elle soit au repos, plantée dans l’herbe (TOY - 40 x 50 cm), 

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placée dans un vase (STILL LIFE TOY - 40 x 50 cm)

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ou bien alors perçant  l’intérieur d’un verre (FLOWER TOY - 40 x 50 cm)

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exprime (et non « symbolise » de façon conventionnelle) la force tranquille de l’Homme.


FLOWER TOY
offre la vision d’une fleur dont la tige défie les lois de la nature en transperçant le verre dans lequel elle est contenue. Contre toute attente, celle-ci « symbolise »  la volonté de l’Homme à transpercer le mur des obstacles et des apparences.

Placée à portée de ce visage monstrueux hurlant, elle s’inscrit à l’intérieur d’une parabole intemporelle, amorçant la volonté d’aborder la forme la plus primitive du visible.

Des éléments chrétiens sont également présents dans l’œuvre exposée de l’artiste.

Trois tableaux de dimensions diverses forment une sorte de triptyque illustrant à la fois l’attente du Christ au jardin de Gethsémani. Sa mise à mort (son assassinat) et sa résurrection non encore accomplie (son corps étant encore prisonnier de son linceul).

Chromatisme et sujet forment un tout dans l’évolution de la narrative. Une constante unit GREAT SATURDAY – 60 x 70 cm)

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et GREAT THURSDAY – 100 x 70 cm)

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dans l’atmosphère sombre et lourde servant de prélude au drame à venir. Par contre, GREAT FRIDAY – 75 x 60 cm)

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oppose le contraste entre un pan de lumière dorée annonçant la Résurrection avec le corps du Christ encore sanglant et lacéré avant le retour à la vie.

ALEXANDRE SEMENOV est un peintre nourri des principales influences esthétiques du 20ème siècle. PICASSO est incontestablement l’une d’elle : le visage de la femme bâillonnée vu simultanément de face et de profil (ROMANTIC SWINGS). Cela n’est pas étonnant, étant donné que l’artiste préfère les sujets complexes, recelant des vérités imbriquées l’une dans l’autre, dans le but de faire ressortir l’humain de ses arcanes, au fur et à mesure que le regard voit se dessiner chaque détail se dévoilant sur la toile.

Nous avons cité plus haut la présence de ce visage hideux, lequel répond à la rose contenue dans le verre (FLOWER TOY). Ce même visage, ou plus exactement, la déformation de celui-ci témoigne d’une autre influence subie par l’artiste, à savoir celle de FRANCIS BACON.          

Avec LOOKING MAN IX – 40 x 50 cm),

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c’est encore plus explicite, tant dans la forme (déformée) que dans la couleur. Forme et chromatisme s’associent pour atteindre un langage personnel.

Il est toujours fascinant de constater de quelle façon, à toutes les époques, un ou quelques styles s’impriment sur le substrat culturel de telle société.

Cette déformation du visage témoigne d’une influence graphique sur la façon de représenter le cauchemar de l’oppression sociale sur l’individu. Elle participe d’une esthétique expressionniste personnelle héritière (même à son insu) des terreurs sociales inspirées notamment par la littérature d’un Kafka.

La peinture d’ALEXANDRE SEMENOV est une peinture intimiste malgré les sujets qu’elle aborde. C’est aussi une vision personnelle basée sur une redéfinition du symbole véhiculée par le symbolisme. En se servant de « symboles » appartenant au Nouveau Testament biblique, l’artiste les réinterprète en les projetant dans une vision contemporaine de la résistance, en soulignant la constante universelle et intemporelle de tout ce qui façonne l’Etre humain.

Cet ex-illustrateur de livres, formé à la Moscow Printing University Art Department, a définitivement abandonné la peinture à l’huile pour se tourner avec bonheur vers l’acrylique. Une technique parfaitement appropriée pour servir de matière à ses vastes horizons.

François L. Speranza. 

© Copyright 2013

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Note de Robert Paul

Une importante monographie sur Alexander Semenov est parue en mars 2012 (256 pages):

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N.-B.: 

Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, administrateur général d'Arts et Lettres

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