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Le Spectateur... Interview par Damien Fortan

DF : Virginie, est-ce que ce roman est d'inspiration autobiographique ?

VV : On pourrait dire que oui. Je n’ai pas vécu personnellement l’histoire des deux personnages principaux, disons que c’est le cumul de sentiments que j’ai vécus à différentes époques de ma vie. Mais en dehors de ces fameux sentiments, rien (ou presque…) n’est inspiré d’un ou de plusieurs faits authentiques.


DF : Est-ce que c'est ta vision de l'amour ou de l'amour tel que tu le rêves, espères ou crains.... ?

VV : Je pense que tout le monde a eu un jour envie d’être aimé comme Axel aime Alexandra. Mais la réalité de l’histoire se rapproche plus du vécu de la plupart d’entre nous : l’indifférence de l’être aimé, la passion qui tourne à l’obsession, la perte des repères, les larmes, les nuits sans sommeil, et le fait de passer pour un emmerdeur fini auprès de ses proches. Oui, j’aimerais qu’un être comme Axel m’aime, le côté immature, solitaire, obsessionnel et égocentrique en moins ! Mais si on lui retire tous ces traits de caractère, ce  n’est plus le personnage de mon roman, juste un Monsieur Tout-le-Monde simplement un peu plus brillant et introverti que la moyenne.


DF : Pour toi, est ce que toutes les grandes histoires d'amour sont des tragédies ?

VV : La passion est une tragédie qui ne finit que par la mort ou l’oubli. Mais l’amour peut évoluer vers la connivence, la tendresse, la camaraderie, qui sont des sentiments beaucoup moins risqués. On ne se remet jamais d’une grande passion. Mais on ne peut pas vivre sans amour véritable.


DF : A quel personnage t'identifies-tu le plus ?

VV : Axel a mon côté sombre, presque « hamletien », il est solitaire, ultra-sensible, observateur, se sent incompris et ne croit exister qu’à travers son travail. Alexandra est sociable, vigoureuse, audacieuse, charmeuse, même si on la sent d’une froideur affective effroyable. Il y a donc un peu de ces deux êtres chez moi…


DF : Quel fut le déclic ou le moteur qui t'a incité à écrire ?

VV : Une conversation téléphonique avec mon ami Paul  sur la nature de l’amour, et sur les folies que l’on commet quand on est éperdument épris! (rires)


DF : Pour ce livre, ton ton est différent de celui des autres romans, le sujet aussi. Quelle en serait la raison ?

VV : J’ai écrit des livres d’humour, un roman sur ma vie de femme battue de 20 ans, un essai sociologique, et des articles philosophiques ou sur des faits de société. A un moment, je me suis dit : « Tout cela, c’est très bien, mais l’amour ou son absence a toujours été la plus grande préoccupation de ma vie. Pourquoi est-ce que je n’en parle jamais ? Pourquoi n’ose-je rien écrire à ce sujet ? » Ainsi, j’ai écrit « Le Spectateur » pour me rapprocher le plus près possible de mon être profond et de mes sentiments les plus vivaces


DF : En quoi ce roman diffère-t-il des romans d'amour actuels ?

VV : C’est un roman résolument moderne. Mais les sentiments tiennent fort de l’amour courtois, tel qu’on le concevait dans les cours raffinées du Moyen-âge. J’y parle de rêve, d’espoir, de solidarité, d’absolu… Et j’ai tenu à ce que ne figure aucune scène de sexe. Le vocabulaire est soigné, mais accessible à tous. Je voulais parler de la pureté d’un cœur épris. Et la pureté, sous aucune forme, ne semble guère avoir le droit de cité dans le monde actuel.


DF : Peut-on imaginer une suite ?

VV : J’y songe très sérieusement. Mais si j’en dis plus, je dévoile la fin du « Spectateur ».


DF : Tous les personnages sont de nationalités différentes...Pourquoi ?

VV : Parce que c’est dans la diversité que l’être humain puise sa richesse. Et j’ai tenté de démontrer que quelles que soient nos nationalités, croyances ou couleur de peau, l’amour n’était pas l’apanage de certains. L’amour ne fait même pas partie de l’humanité. Il EST l’Humanité.


DF : Si tu avais devant toi le personnage d'Axel, que lui dirais-tu ??

VV : Si Axel était fait de chair et de sang, et qu’il était mon ami, je lui dirais d’être moins égocentrique. Il ne se pose jamais la question sur les sentiments d’Alexandra. D’où l’ambigüité de cette femme, telle qu’il la voit. Il n’est pas sûr de lui, et ne se dévoile jamais à elle. Ainsi, comment pourrait-elle apprendre à le connaitre et à l’aimer ? Il passe sa vie à se renseigner sur elle, mais ne lui pose aucune question à la fois sincère et directe. Aussi épris qu’il puisse être, il se met inconsciemment dans la presque certitude d’être  rejeté. Bref, s’il était mon pote, je lui dirais de baisser le masque, d’oser être lui-même et faire la cour à Alexandra de façon fine mais directe.

DF : Quels sont les auteurs actuels qui t'inspirent ?

VV : Dans le désordre, Kenizé Mourad, Liz Gibert, Paulo Coelho, Anaïs Nin, Bernard Werber, Hortense Dufour, Francis Scott Fitzgerald et pardon pour les trois dizaines que j’ai lu ces derniers mois !


DF : A quel public t'adresses-tu ?

VV : A tous ceux qui ont vécu ou veulent vivre un amour intense, ne serait-ce qu’une seule fois dans leur vie.


DF : Quel autre titre tu pourrais donner à ce roman ?

VV : Le titre m’est apparu en un clin d’œil. J’ai beau me creuser, je n’arrive pas à imaginer d’autre titre….

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