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La vie

La vie se conjugue à l’imparfait et se déroule aux vents mauvais, en se jouant à la courte-paille.

Le présent défile sans s’arrêter, décide de l’heure du passé composé.

Nos rires et nos bonheurs, nos pleurs et nos douleurs accordent la mesure de notre futur. Ils se conjuguent dans nos pluriels et participent à l’impératif de notre infinitif.

La vie est un destin perpétuel qui se promène tout au long des années, et, sans crier gare, ordonne le moment de la fin ou du début de notre avenir.

 

Et ainsi va la vie, éternel recommencement, roue de la fortune et du compte à rebours de notre existence. Le temps s’écoule et son sablier laisse couler les grains de sable de notre étoile, celle qui est accrochée à nos pas depuis que nous avons poussé notre premier cri de nouveau-né.

Nous suivons ce temps qui ne s’arrête jamais et rien ne peut stopper sa course à travers l’univers. Dociles, nous allons ainsi par-dessus les quatre chemins, par-delà l’orée du jour, jusqu’au point de notre non-retour.

Prendre les chemins de traverse, avant que la mort impitoyable n’éparpille les carillons de nos jours sur nos futurs antérieurs.

Alors, vivre coûte que coûte, survivre malgré les doutes et les obstacles, jusqu’à nos plus-que-parfaits, pour être satisfait des années parcourues, malgré les rêves envolés, le désespoir rencontré.

 

Depuis notre berceau, la destinée est notre guide, nous entraînant inexorablement vers la finalité qui est notre fardeau. Les matins creusent les sillons de nos rides, jusqu’au dernier moment de notre révérence.

 

La vie n’est pas le passé-simple de nos histoires, elle s’en va à pas feutrés vers notre futur-passé.

La vie s’accorde à tous les présents. Elle s’étale joyeuse le long des sentes escarpées d’une voie abrupte.

Elle se mire dans la mer de nos incertitudes et rythme le roulis de nos âmes perdues devant un carrefour.

 

Chaque matin, la vie nous offre un autre miracle dans l’aube naissante, dans le réveil du soleil.

Si un jour elle croise notre route, ne restons pas derrière le miroir, mais au contraire, allons vers sa face argentée.

 

Notre être est la psyché de l’intimité et nos mains saisissent avec avidité la coupe de la quiétude, celle qui nous aide à affronter le pire et le meilleur, dans la sérénité.

La vie n’est pas une infortune, c’est la fortune de notre respiration.

Si elle se conjugue à l’imparfait, elle est la seule espérance pour avancer tout au long de notre destin qui nous emmène vers le futur de notre trépas.

La « Camarde » nous attend, sans nous laisser le choix de notre fin. Tôt ou tard, elle viendra nous prendre sans aucun scrupule.

Nous suivrons la Faucheuse de vie, soumis, sans aucune plainte, vaincus, mais pas sans espoir de retour.

 

Suivons notre vie vers le passage d’une autre existence et allons vers sa lumière.

La vie vaut vraiment d’être vécue ailleurs, au-delà de notre conscience.

 

Si notre petite flamme ne s’éteint pas, si l’amour de l’autre est son itinéraire, elle ira rejoindre le silence d’un monde immortel pour donner un souffle nouveau à la continuité.

Un extrait du texte La vie issu de mon recueil Mots avec vue sur vers

Jeannine Biehler

www.jbpoesie.com

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Réponses

  • Très beau texte, optimiste et tellement vrai

    Un beau partage merci Jeanine

    Françoise

  • Bonsoir Jeannine, c'est vrai, que ce texte est passé sans le voir, un très beau texte, qui nous rappelle que notre vie est éphémère!! J'aime ton optimiste!!

    Bisous.

    Adyne

  • Bonsoir Jeanine,
    "Un souffle nouveau vers la continuité ". Très belle expression. 

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